L'AVENTURE ALBATROS la suite...
En collaboration avec la Cinémathèque française
du 1er juin au 5 juillet 2016
Face au succès rencontré en tout début d’année 2016, à l’occasion d’un premier cycle consacré aux productions ALBATROS, la Fondation Jérôme Seydoux – Pathé et la Cinémathèque Française ont choisi de remettre un coup de projecteur sur cette période très fertile de l’histoire du cinéma.
Un peu d’histoire…
Joseph N. Ermolieff, né en 1889, a été embauché en 1907 par la filiale moscovite de Pathé. D’abord projectionniste, puis directeur, il finit par créer sa propre compagnie, la Société Ermolieff.
Fuyant la nationalisation du cinéma par les bolcheviks, Ermolieff arrive à Paris en 1920. Là, il reprend contact avec Pathé, qui lui loue un hangar à Montreuil. Puis, il s’associe à Alexandre Kamenka, homme d’affaires russe arrivé en France en 1918. La Russie est alors à la mode, et les deux hommes profitent de la veine orientaliste pour montrer au public ce que l’on attend d’eux ; un univers rempli de princesses, de tsarines, où le Japon se mêle à l’Arabie, à la Chine ou à la Russie. Le succès est immédiat.
En 1922, Ermolieff et Kamenka se séparent. Les Films Ermolieff deviennent les Films Albatros que dirigera Alexandre Kamenka. Ce dernier privilégie le travail des émigrés russes installés en France (Volkoff, Mosjoukine, Tourjansky...) mais cherche aussi à accueillir une nouvelle génération d’auteurs, considérés comme avant-gardistes. Il s’ouvre alors à de grands metteurs en scène français. Se voyant offrir des moyens techniques et financiers qui le font sortir de sa démarche expérimentale, Jean Epstein y réalisera plusieurs longs métrages. De même pour Marcel L’Herbier qui signe un grand succès de la société, Feu Mathias Pascal, avec un Michel Simon débutant. René Clair vient également utiliser les caméras du studio de Montreuil….Sous la verrière, les techniciens parlent toutes les langues, les cinéastes sont français, les acteurs russes, les figurants ou décorateurs viennent de toute l’Europe.
Mais, dès le milieu des années 1920, l’Albatros est à la peine face au cinéma commercial hollywoodien. L’arrivée du parlant à partir de 1927 signe la mort de la société. Alexandre Kamenka produira néanmoins les Bas-Fonds de Jean Renoir, avec Jean Gabin et Louis Jouvet en 1936.
LES DEBUTS : ERMOLIEFF AVANT ALBATROS
JUSTICE D'ABORD – 1921 (57’)
Réalisateur : Jacob Protozanov
Production : Ermolieff-Cinéma
Distribution : Pathé Consortium Cinéma
Interprètes : Nathalie Lissenko, Jeanne Berangère, Vera Oriova, Ivan Mosjoukine, Nicolas Koline, Nicolas Panov
Résumé : Octave Granier est un avocat général intègre et intransigeant. Il recueille un soir Yvonne et son fils. Il adresse Yvonne, qui est modèle, à son ami Édouard Gravitch, un sculpteur étranger. Bientôt, Octave s’éprend d’Yvonne. Ils décident de se marier. Une nuit, alors qu’il regagne son domicile, l’avocat est attaqué dans la rue et dépouillé des dossiers d’une grande affaire d’espionnage. Peu après, Yvonne apprend que Gravitch est complice dans cette attaque nocturne, mais le sculpteur lui montre une lettre qui accuse Octave. C’est un faux. Elle le tue. Arrêtée, elle est accusée par Octave qui l’accable.
Le film est projeté à partir d'une copie argentique 35 mm.
Le film a été restauté par EYE Film Institute Netherlands
Toutes les séances sont accompagnées au piano par les élèves de la classe d’improvisation de Jean-François ZYGEL en partenariat avec le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.