JEUDI 17 MARS A 19H
Tous les ans, le printemps amène à Paris, avec lui, le festival L’Europe autour de l’Europe. Les 47 états membres du Conseil de l’Europe y sont à l’honneur pendant un mois : plus de cent films (long métrages, documentaires, films de court métrage, d’animation et expérimentaux) sont projetés dans une vingtaine de salles où le public peut découvrir avec ravissement les chefs-d’œuvre du cinéma récent comme de patrimoine qui ont façonné son histoire.
Lors de l'inauguration du festival L'Europe autour de l'Europe à la Fondation sera projeté une sélection de petits joyaux, réalisés par Georges Méliès et sortis tout droit des fonds personnels de la famille Méliès.
Georges Méliès (1861-1938) est une figure mondiale de l’histoire du cinéma. Il réalise, de 1896 à 1912, 520 films dont il est le scénariste, le producteur et, souvent, l’acteur principal. Il invente dès 1896 toutes sortes de truquages cinématographiques à la base des effets spéciaux et va aborder tous les genres : films de fiction ou actualités reconstituées, films comiques ou mélodrames, films publicitaires. Premier à raconter une histoire avec une mise en scène et des décors, il construit en 1897 le premier studio de cinéma au monde entièrement équipé.
PROGRAMME MELIES - 14 COURTS-METRAGES (50 MIN)
Une partie de cartes
(1896) – durée : une minute
Copiant les Frères Lumière, c’est le tout premier film tourné par Georges Méliès au printemps 1896, dans sa propriété de Montreuil-sous-Bois. Le premier film à truquages, Escamotage d’une dame chez Robert-Houdin, sera tourné quelques mois plus tard.
Le déshabillage impossible
(1900) – durée : une minute
Un homme rentre se coucher mais, à mesure qu’il ôte ses vêtements, d’autres recouvrent son corps, l’obligeant à recommencer indéfiniment.
Satan en prison
(1907) – durée : 4mn 30
Un gentleman est emprisonné dans une cellule nue. Magiquement, il se meuble confortablement et festoie en bonne compagnie.
Le chevalier mystère
(1899) – durée : 2mn 30
Dans un château, un chevalier (Méliès) dessine une tête de page sur un tableau noir. Cette tête sans corps va s’animer puis se changer en un page bien vivant.
Le dirigeable fantastique
film en couleur (1906) – durée 3 minutes
Le professeur Mabouloff travaille sur le projet d’un merveilleux dirigeable. Épuisé, il s’endort et ses rêves sont tantôt agréables, tantôt des cauchemars le plongeant dans la confusion lorsqu’il se réveille.
Les Quat’cents farces du diable
extrait de film en couleur (1906) – durée 9 mn
Accompagné de son valet, Crackford visite le diable déguisé en alchimiste et vend son âme en échange de pilules lui permettant de voyager à sa guise. Un train bizarre conduit nos héros à Londres, puis dans les Alpes italiennes. Après une halte dans une auberge ensorcelée, Cackford et son valet montent dans la Voiture astrale et son Cheval apocalyptique ; tous sont projetés dans le ciel par une éruption volcanique.
(Cette version en couleur a été retrouvée amputée de la fin).
Le mélomane
(1903) – durée 2 mn 30
Un professeur de chant, suivi de ses élèves, lance à six reprises sa tête sur des fils télégraphiques figurant alors une portée musicale. Les élèves entament l’hymne anglais God save the King puis les notes, devenues oiseaux, prennent leur envol.
L’œuf du sorcier
(1902) – durée : 2 mn
Un magicien joue avec un œuf qu’il fait grandir, puis il fait apparaître des têtes de femmes grâce à ses passes magiques, avant de se transformer en squelette agité.
Dislocation mystérieuse
(1901) – durée : 2 mn
Un Pierrot envoie ses membres et sa tête chercher les objets dont il a besoin, plutôt que de se déplacer.
(L’acteur de ce film, André Deed, deviendra la vedette de la série des Boireau en France,Cretinetti en Italie).
Une chute de cinq étages
(1906) – durée : 3 mn
Chez un photographe installé au cinquième étage, deux jeunes mariés prennent la pose face à un imposant appareil de prise de vue couvert d’un voile noir. A la suite d’une fausse
manœuvre de l’assistant du photographe, l’appareil tombe dans la rue, sur la tête de la concierge qu’il transforme ainsi en taureau de combat.
Une indigestion
(1902) – durée : 3 mn 30
Un malade consulte un médecin qui commence par le démembrer avant de sortir toutes sortes d’objets de son estomac, puis de le remettre sur pied, guéri. (Tout premier film « gore » de
l’histoire du cinéma).
La sirène
(1904) – durée : 3 mn 30
Un illusionniste remplit d’eau un aquarium, y met des poissons, avant de se changer en pêcheur qui sort lapins et carottes d’un chapeau. Il retrouve soudain ses habits bourgeois mais dans un autre décor. Dans l’aquarium magnifiquement transformé apparaît une gracieuse sirène qui se change en femme. L’illusionniste devient le dieu Neptune qui domine le tableau final.
Jeanne d’Arc
film en couleur (1900) – durée : 9 mn 30
Histoire en plusieurs « tableaux ». Les saints chargent Jeanne de sauver la France – La maison familiale à Domrémy ; Jeanne fait part à son oncle de sa mission – Elle insiste pour franchir la porte de Vaucouleurs – Elle vient chercher l’aide du seigneur de Baudricourt – Entrée triomphale à Orléans, ville reprise aux Anglais – Couronnement de Charles VII à Reims - La bataille de Compiègne ; capture de Jeanne – La prison et l’interrogatoire, condamnation par l’évêque Cauchon - Jeanne au bûcher, place du Marché à Rouen : « nous avons brûlé une sainte ! » - Apothéose.
(Le premier film sur Jeanne d’Arc dans l’histoire du cinéma. Méliès le préférait à son Voyage dans la lune).
Les illusions fantaisistes
film en couleur (1909) – durée : 5 mn
Après avoir fait surgir par magie des lanternes, des tabourets et des plantes vertes, un illusionniste, aidé de son servant de scène, fait sortir d’une caisse un majestueux prêtre égyptien qu’il va transformer en squelette animé puis en buste du magicien Robert-Houdin. L’illusionniste fait apparaître un autre personnage pontifiant, puis une jolie égyptienne.
Les films seront présentés par Marie-Hélène Lehérissey* et accompagnés au piano par Lawrence Lehérissey*.
Tous les films de ce programme seront projetés en format pellicule 35 mm.
L’association Cinémathèque Méliès - Les Amis de Georges Méliès soutient depuis 1961 la famille Méliès dans sa recherche des films perdus. Ses buts sont de retrouver, conserver et montrer l’œuvre de Georges Méliès selon deux voies complémentaires : travail de recherche et de documentation raisonnée d’une œuvre patrimoniale d’une part, de l’autre présentation d’un spectacle vivant à la manière foraine. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Marie-Hélène Lehérissey*
Monteuse de films de son premier métier, Marie-Hélène a travaillé pour le cinéma puis pour un journal d’actualités télévisées. Retraitée, elle s’adonne avec passion à la broderie. Elle entretient la collection de films de la Cinémathèque Méliès-Les Amis de Georges Méliès et propose, dans la tradition familiale, en France et dans le monde entier, des spectacles avec les films retrouvés de son arrière grand-père. Elle représente la troisième génération de présentateurs-bonimenteurs de la famille.
Lawrence Lehérissey*
Élève du conservatoire (musique classique) puis de l’IACP et du CIM (jazz), Lawrence est pianiste compositeur et improvisateur depuis l’âge de 18 ans. Il a fait le tour du monde en jouant sur les images des films de Méliès, son arrière-arrière grand père. Il joue et compose pour divers artistes et groupes qu’il accompagne dans leurs tournées. Les productions Christian Fechner l’ont choisi pour composer et interpréter la musique de deux DVD de Star-Films en 2008 et d’un troisième en 2011, distribués par Studio Canal.