Si le cinéma d’animation tchécoslovaque prend une ampleur internationale après la seconde guerre mondiale, il naît pourtant dès les années 1920, grâce à la compagnie Elekta-journal qui ajoute à son journal filmé une publicité animée. C’est Hermina Týrlová et Karel Dodal qui entament ainsi la longue tradition d’animation tchèque. Le programme propose de découvrir trois publicités animées qui sont représentatives de la production de l’époque qui perdure jusqu’après la guerre.
Le cinéma, oeuvre en soi
“Le cinéma moderne représente, pour nous, une forme pure et fonctionnelle : c’est, ou bien un reportage purement concret, ou bien une pure poésie (abstraite, mais concrète aussi, de fait). Le cinéma est une œuvre en soi [...] sans trace de littérature, c’est-à-dire sans scénario”, écrivait Karel Teige, théoricien tchèque du cinéma dans K filmové avantgardě (Vers l’avant-garde du cinéma”).
Les films présentés offrent une vision cinématographique poétique où la lumière découpe les formes (Une idée cherche la lumière, Iréna Dodalová et Karel Dodal, 1938), pénètre non seulement l’obscurité (La lumière perce les ténèbres) mais peut également se déployer en une danse de ronds colorés (Fantaisie érotique).
Prague à la lueur des lumières s’inscrit quant à elle dans la veine des films d’avant-garde consacrés aux grandes villes, comme Berlin, symphonie d’une grande ville (Walter Ruttmann, 1927), L’Homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929) ou Saô Paulo, symphonie d'une métropole (Alberto Kermany, 1929). Avec Une promenade inutile (1930), Alexander Hackenschmied s’inspire également de la ville pour créer grâce à un montage de tableaux d’ambiances urbaines, un spectacle contemplatif des mouvements et des jeux de lumière de la ville.
Šampion [Le Champion], 1928
Láska a peníze [L’Amour et l’argent], 1943, Antonín Havlík
Adí, medvídek mýval [Adí le raton laveur], 1931, Georg Woelz
Praha v záři světel [Prague à la lueur des lumières], 1928, Svatopluk Innemann
Myšlenka hledající světlo [Une idée cherche la lumière], 1938, Karel Dodal, Irena Dodalová
Bezúčelná procházka [Une promenade sans but], 1930, Alexander Hackenschmied
Světlo proniká tmou [La lumière perce les ténèbres], 1930, Otakar Vávra
Fantaisie érotique, 1936, Karel Dodal, Irena Dodalová
Copies 35mm, Národní filmový archiv
La séance du 28 septembre est accompagnée par Emmanuel Birnbaum, fondateur de l'École Française de Piano.
La séance suivante est accompagnée par un pianiste issu de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP).