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FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ

Cycle

Alberto Cavalcanti, un Brésilien à Paris

Du  11/06/25  au  12/07/25 


Réalisateur, scénariste, décorateur, producteur, le Brésilien Alberto Cavalcanti est une personnalité inclassable et un expérimentateur hors-pair. Né à Rio de Janeiro en 1897, il suit des études en architecture et décoration aux Beaux-Arts de Genève avant de côtoyer les milieux de l’avant-garde parisienne. En 1924, il est assistant à la réalisation pour le film La Galerie des monstres de l’acteur-réalisateur Jaque-Catelain. Il tourne son premier film à Paris en 1926 : Rien que les heures, qui semble initier la veine des symphonies urbaines propres aux années 1920, telle que celle de Walter Ruttmann à Berlin en 1927 ou celle de Rex Lustig et Adalberto Kemeny à São Paulo en 1929. Sa collaboration avec Jean Renoir est fructueuse, il est co-scénariste et assistant du réalisateur sur Tire au flanc en 1928 et fait jouer sa compagne Catherine Hessling dans les deux tragédies amoureuses bouleversantes qu’il réalise : En rade (1927) et La P’tite Lilie (1929). La même année, l’adaptation du roman populaire de cape et d’épée de Théophile Gautier Le Capitaine Fracasse fait figure de rupture radicale avec l’œuvre réalisée jusqu’alors. Car Cavalcanti possède cette capacité de réinventer, expérimenter en permanence ; il s’essaye à tous les genres et produira également une œuvre documentaire impressionnante durant le reste de sa carrière.


Sa formation d’architecte le rattrape et lui permet de collaborer en tant que décorateur avec le cinéaste Marcel L’Herbier. Il conçoit les décors intérieurs du film manifeste des Arts déco L'Inhumaine (1923), auquel participent aussi Robert Mallet-Stevens et Fernand Léger, et de Feu Mathias Pascal, d’après le roman de Luigi Pirandello (1926). Dans un style plus sobre, il réalise les intérieurs paysans du dernier film de Louis Delluc, L’Inondation, tourné en 1923 en grande partie en décors naturels dans le Vaucluse et le Gard, film de commande d’un Marcel L’Herbier producteur à un ami cinéaste en difficulté.

Si la carrière internationale d’Alberto Cavalcanti se poursuit jusque dans les années 1970 avec une œuvre prolifique et protéiforme, ce touche-à-tout insatiable a néanmoins profondément marqué la période du cinéma muet en France par ses collaborations et réalisations audacieuses.




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