Veuillez patienter pendant la génération du document
La séance est présentée par Anne-Marie Baron. La projection est suivie d'un débat*.
On vient de fêter le centenaire de L'Inhumaine de Marcel L'Herbier, sorti le 12 décembre 1924 et réputé être le meilleur film muet du cinéma français. C'est un flamboyant manifeste du modernisme, avec ses costumes de Paul Poiret, ses décors intérieurs signés Fernand Léger et ses extérieurs signés Mallet-Stevens. On a loué son esthétique presque abstraite, mais on s'est peu intéressé au scénario, écrit par Pierre Mac Orlan d'après une idée originale de L'Herbier. J'émets l'hypothèse que le cinéaste, spécialiste de l'adaptation (Zola, Pirandello etc...) et passionné par Balzac dont il a déjà transposé en 1920 la nouvelle Un drame au bord de la mer sous le titre L'Homme du large, s'inspire cette fois de La Peau de chagrin. En effet, dans le chapitre de ce roman intitulé « La femme sans cœur », le personnage indifférent et cynique de Fœdora me paraît correspondre à la glaciale Claire Lescot (Georgette Leblanc), et son amoureux désespéré et suicidaire Raphaël de Valentin à Einar Norsen (Jacques Catelain, déjà présent dans L'Homme du large), le jeune homme qu'elle ne cesse de rebuter. Des indices objectifs plaident pour cette lecture du film. Je demande au public de les repérer. Et de les faire valoir après la projection dans la discussion entre balzaciens et spécialistes de l'adaptation que j'animerai, de manière à confirmer ou infirmer cette hypothèse. Passionnant, non ?
Anne-Marie Baron
1924 - 2h05
France
Réalisation et scénario : Marcel L'Herbier
Scénario : Marcel L'Herbier et Pierre Mac Orlan d’après une idée originale de Marcel L’Herbier
Décors : Alberto Cavalcanti, Fernand Léger, Claude Autant-Lara, Robert Mallet-Stevens, Pierre Chareau
Costumes : Paul Poiret
Production : Cinégraphic, Les Films Armor
Avec : Georgette Leblanc, Jaque Catelain, Marcelle Pradot, Philippe Hériat
Claire Lescot, cantatrice impérieuse et énigmatique, semble mépriser l'humanité. Un jeune admirateur se tue pour elle. Elle chante malgré le drame mais ne peut rester insensible...
DCP, FPA Classics
Restauration et numérisation avec le soutien du CNC. Avec le soutien de la maison Hermès, Paris.
*Anne-Marie Baron, Présidente de la Société des Amis d'Honoré de Balzac et critique de cinéma, a publié de nombreux articles et essais sur le roman du XIXe siècle et son adaptation cinématographique. Elle a notamment écrit Balzac cinéaste (Méridiens-Klincksieck, 1990), Romans français du XIXe siècle à l’écran (Presses de l’Université de Clermont-Ferrand, 2008) et dirigé le numéro 173 de la revue CinémAction : Balzac à l’écran (Corlet, 2019).
La séance est accompagnée au piano par Mehdi Telhaoui, pianiste issu de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP).
Veuillez patienter pendant la génération du document