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FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ

Cycle

Lillian Gish

Du  04/09/24  au  08/10/24 



Lillian Gish est l’une des stars du cinéma américain qui a le plus fasciné le public tout au long de ses 75 ans de carrière. Qualifiée « d’institution américaine » par le critique de théâtre américain Brooks Atkinson, celle qui a été une pionnière de l’art cinématographique et l’une des plus grandes actrices de l'ère du cinéma muet, a poursuivi sa carrière dans le parlant et à la télévision jusque dans les années 1980.


Recommandée à David W. Griffith par une certaine Mary Pickford, Lillian Gish débute à l’âge de 18 ans en 1912, en compagnie de sa sœur de 14 ans Dorothy, dans un court métrage où elles interprètent deux sœurs terrifiées par une menace invisible : An Unseen Enemy. Les deux sœurs ont de l’expérience, elles évoluent au théâtre depuis déjà plusieurs années, et partageront l’affiche au cinéma à plusieurs occasions, notamment dans Hearts of the World (Cœurs du monde, 1918), « une histoire authentique de la guerre mondiale », et Orphans of the Storm (Les Deux orphelines, 1921) qui met en scène un déchaînement de passions sous la Révolution française, toujours réalisés par Griffith. Le réalisateur est le maître absolu de son art grâce à sa fidèle troupe d’acteurs et de techniciens et sa vision du cinéma. Il forme une multitude d’acteurs et d’actrices légendaires : Mary Pickford, Blanche Sweet, Mae March, Douglas Fairbanks et, bien sûr, Lillian Gish. Au fur et à mesure de ses apparitions, elle élabore son jeu à la fois fin, lumineux et magnétique, cultivant l’image de la jeune fille en détresse, pure et éthérée, mais courageuse et déterminée, dans la quarantaine de films qu’ils tournent ensemble. Les critiques la saluent comme l'égale des plus grandes actrices européennes de théâtre, Eleanora Duse et Sarah Bernhardt. Les écrivains Theodore Dreiser et Francis Scott Fitzgerald lui vouent une profonde admiration.



Alors que Griffith pose les jalons d’une structure et d'un langage cinématographiques qui font basculer le cinéma primitif dans le cinéma contemporain avec le succès de récits épiques comme The Birth of a Nation (Naissance d'une nation, 1915) et Intolérance (1916), Lillian Gish s’impose par l’intensité et la beauté de son jeu dramatique qui atteint son apogée dans Broken Blossoms (Le Lys brisé, 1919), A Romance of Happy Valley (Le Roman de la vallée heureuse, 1919) et Way Down East (À travers l’orage, 1920). Elle devient une figure incontournable du cinéma américain, tourne avec d’autres réalisateurs - Henry King dans The White Sister (Dans les laves du Vésuve, 1923) ou Fred Niblo dans The Enemy (L’Ennemie, 1927) - et commence à assumer le contrôle artistique des films. En 1920, elle réalise un long métrage, Remodeling Her Husband (aujourd’hui perdu) avec sa sœur Dorothy comme interprète. En contrat avec la MGM, elle peut désormais se permettre de choisir ses sujets et ses réalisateurs, ce sera King Vidor (La Bohème, 1926) et Victor Sjöström (The Scarlet Letter, 1926, The Wind, 1928) qui signeront les derniers chefs-d’œuvre du cinéma muet américain.


Après l'avènement du son, loin d’être une actrice vieillissante comme l'insinue la MGM, elle retourne sur les planches du théâtre et fait plusieurs apparitions marquantes à la télévision et au cinéma, notamment en 1955 face à Robert Mitchum dans l’unique et magnifique film de Charles Laughton The Night of the Hunter (La Nuit du chasseur) ou chez Vincente Minnelli dans The Cobweb (La Toile d’araignée) avec Lauren Bacall et, en 1987, aux côtés d’une autre prodigieuse actrice, Bette Davis, dans The Whales of August de Lindsay Anderson, son dernier film.


Tout au long de sa vie, Lillian Gish a défendu la préservation du cinéma et joué un rôle déterminant dans l'acquisition des films de David W. Griffith par le MoMA. Interviewée par Jeanne Moreau en 1983, elle évoque leur relation, l’influence qu’il a eu sur sa carrière et sur sa vie et l'inaltérable plaisir qu’elle a eu de jouer ses plus grands rôles.


Les séances sont accompagnées par les pianistes issus de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP). 



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