1919 - 1h17
Allemagne
Réalisation : Robert Wiene
Scénario : Hans Janowitz et Carl Mayer
Photographie : Willy Hameister
Production : Decla-Bioscop AG
Avec : Werner Krauss, Conrad Veidt, Friedrich Feher, Lil Dagover, Rudolf Klein-Rogge, Hans Heinrich von Twardowski, Rudolf Lettinger
Franz raconte son histoire : Dans la foire d'une petite ville du nord de l'Allemagne où il s'était rendu avec son ami Alan, on retrouve assassiné le secrétaire de mairie qui avait refusé la veille de louer une baraque foraine au Dr Caligari souhaitant y présenter Cesare, son somnambule. Le Dr Caligari ayant prédit à Alan une mort prochaine, Franz le soupçonne lorsque son ami meurt peu de temps après.
« Dans CALIGARI, l’interprétation expressionniste a réussi avec un rare bonheur à évoquer la « physionomie latente » d’une petite ville médiévale aux ruelles tortueuses et sombres, boyaux étroits enserrés entre des maisons effritées dont les façades penchées ne laissent jamais pénétrer la lumière du jour. Des portes cunéiformes aux ombres lourdes et des fenêtres obliques aux cadres déformés semblent ronger les murs. Devant l’exaltation bizarre qui plane sur ce décor synthétique de CALIGARI, souvenons-nous d’une déclaration d’Edschmid : « l’expressionnisme évolue dans une excitation perpétuelle ». Ces maisons ou ce puits à peine ébauché à l’angle d’une ruelle semblent en effet vibrer d’une extraordinaire vie intérieure. « Le caractère antédiluvien des ustensiles se réveille », dit Kurtz. Nous voici devant le pathétique inquiétant que crée, selon Worringer, l’animation de l’inorganique. »
L’Écran démoniaque, Lotte H. Eisner, Paris, Ed. Ramsay, 1985, p.27
Format de la copie : DCP
Provenance de la copie : Diaphana
La séance est accompagnée par Camille Taver, pianiste issu de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP).