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Séance

"Ménilmontant", Dimitri Kirsanoff, 1924 et "Brumes d'automne", 1928 (54min)

La séance est présentée par Emmanuelle Berthault et Samantha Leroy. 



-

Ménilmontant

1924 - 42min

France


Réalisation et scénario : Dimitri Kirsanoff

Équipe technique :

Photographie : Dimitri Kirsanoff

Production : Dimitri Kirsanoff

Avec : Nadia Sibirskaïa, Yolande Beaulieu, Guy Belmont

Après l'assassinat de leurs parents, deux jeunes sœurs très unies quittent la province pour aller vivre à Paris. Elles y seront séduites par le même jeune homme, et leurs destins se séparent.


Format de la copie : DCP

Restauration 4K menée en 2022 par Lobster Film et la Cinémathèque française, avec le soutien du CNC. Travaux menés au laboratoire Lobster à partir d'une copie nitrate originale teintée du British Film Institute et d'un contretype des collections de la Cinémathèque française. Un plan supplémentaire est extrait d'une copie nitrate fragmentaire de la Cinémathèque française.


Nadia Sibirskaïa fut l’actrice fétiche et la compagne de Dimitri Kirsanoff. Il émane de son visage lumineux et de son corps frêle un mélange de fougue, de détresse et de candeur, si bien que Jean Tedesco, directeur du Vieux-Colombier où Ménilmontant connut un succès éphémère à sa sortie en 1926, la compara à Lillian Gish. Dans ce drame qui aborde le thème de la prostitution et de la condition des modestes citadines, elle incarne une jeune femme amoureuse, trahie et démunie, dans une vie et dans une ville qui regorgent de promesses et de leurres.


Le quartier de Ménilmontant est le refuge des sœurs orphelines, l'environnement qui détermine leur devenir. Il est le théâtre d'histoires sordides et d'infortunes orchestrées par la criminalité. Ses ruelles désertes se révèlent être à la fois les pièges et les témoins silencieux du sort de chacun. Kirsanoff excelle dans la mise en scène de la montée des sentiments, tout comme l’ambiguïté et la confusion qu’ils provoquent. À travers l'incertitude de ses personnages, il instaure le doute et un certain flottement, obligeant le spectateur à se fier à sa propre sensibilité. Mais la force de sa narration réside surtout dans l’alternance et l’opposition du montage rapide et saccadé, et de l’usage de l'ellipse. Dans cette réalisation sobre et réaliste, sans intertitre ni virtuosité apparente, Kirsanoff dépeint magnifiquement la vie comme une succession de joies et d’épreuves dont le rythme quotidien se dilue dans l’intemporalité du destin.


Samantha Leroy


Précédé de


BRUMES D’AUTOMNE

1928 - 12 min

Une femme au visage triste brûle des lettres, et part se promener dans une nature de fin d'automne.


Restauration 4K menée en 2022 par Lobster Films et la Cinémathèque française avec le soutien du CNC. Travaux réalisés au laboratoire Lobster et au studio L.E. Diapason, à partir des négatifs image et son originaux et d'un interpostif sonore conservés à la Cinémathèque française.



Toutes les séances sont accompagnées par les pianistes issus de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP).