La séance du 3 avril à 14h est présentée par Manon Billaut.
1917 - 1h31
Réalisation : André Antoine
Scénario : André Antoine
Production : Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres
Avec : Romuald Joubé, René Rocher, René Hiéronimus, Sylvie, Jacques Grétillat, Léon Bernard, Séphora Mossé, Mona Gondré
Un avocat au parcours exemplaire défend un jeune homme, accusé de meurtre. Lors de sa plaidoirie, à la grande surprise de tous, il annonce être le père de l'inculpé, abandonné avant sa naissance.
Qui est coupable, l’assassin qui a reconnu son crime, ou la société qui a transformé cet enfant en délinquant malchanceux ? Avec ce deuxième film, le réalisateur s’interroge à travers la voix de l’avocat général. C’est toute la question de cette culpabilité (la sienne surtout, celle de la famille, du système judiciaire et de la rue) qui est posée lorsque la vie du jeune homme est retracée en flashback. Le film offre deux formes narratives opposées. La première annonce le cinéma d’André Antoine, dont les personnages déambulent dans un décor naturel avec de nombreuses scènes tournées en extérieur. C’est le Paris de la fin des années 1910, aux ruelles pavées et cabossées, la campagne aux portes de la capitale, la Seine traversée en bateau, les boutiques désuètes et la maison de redressement. L’autre partie du film se déroule dans un décor austère et sans aucun artifice. Le tribunal abrite le face-à-face entre l’accusé et ses juges. L’espace est clos, plongé dans l’obscurité. Seuls les visages et la gestuelle des acteurs traduisent la surprise, la colère et la tristesse. L’endroit pourrait s’apparenter à une scène de théâtre où le cinéma trouverait sa raison d’être : cadrer au mieux, avec la distance appropriée, l’expression des corps. Ce double langage a priori paradoxal reflète en réalité la réflexion artistique du cinéaste et homme de théâtre, qui s’interroge sur l’évolution des formes théâtrales séculaires, enfermées entre ces murs, et celles, en devenir, du cinéma en liberté.
Hervé Pichard
Format de la copie : DCP
Restauration 4K réalisée en 2020 à L’Image Retrouvée par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et la Cinémathèque française à partir du négatif original déposé par Pathé à la Cinémathèque en 1951.
La séance du 30 mars est accompagnée par Emmanuel Birnbaum, fondateur de l'École Française de Piano.
La séance suivante est accompagnée par une pianiste issue de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris).