Through the Back door

1921 - 1h30

Réalisation : Alfred E. Green et Jack Pickford

Scénario : Marion Fairfax

Production : Mary Pickford Company

Distribution : United Artists

Avec : Mary Pickford, Adolphe Menjou, Gertrude Astor, Wilfred Lucas

Sous les atours d'un mélodrame classique, Through the Back Door livre une vision acerbe de la bourgeoisie américaine et de la perte de ses valeurs morales. La satire sociale se fonde ici sur la confrontation de deux modèles maternels diamétralement opposés : une mère riche, remariée, laisse son enfant aux bons soins de sa gouvernante. Et celle-ci, pauvre, vit dans un cadre familial stable et dans l’environnement protecteur d’une ferme belge. L'innocence et le pragmatisme de la jeune Jeanne (Mary Pickford), dont le retour en Amérique est contraint par la guerre, bouscule les conventions d'une société guindée et refermée sur elle-même, et que l'hypocrisie mène vers la déchéance. Ayant pris sous son aile deux petits orphelins, Jeanne incarne elle-même une troisième figure maternelle, la plus injustement méprisée : celle de la jeune mère célibataire. Si le scénario, écrit par l'une des autrices les plus réputées d'Hollywood, Marion Fairfax, dénonce les manquements des mères « modernes », il pointe tout autant, si ce n'est plus, l'influence problématique de référents masculins (maris, prétendants) confondants d'égoïsme et de naïveté.

Pickford confie la réalisation du film à son frère, l'acteur Jack Pickford, alors dévasté par la disparition accidentelle de son épouse, la comédienne Olive Thomas. Il est épaulé par Alfred E. Green, qui l’a déjà dirigé à trois reprises. Ils tourneront à nouveau ensemble le film suivant de l'actrice, Little Lord Faulneroy.

Laurent Husson

* Laurent Husson est enseignant aux Universités Sorbonne Nouvelle - Paris 3 et Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Doctorant en histoire du cinéma, ses travaux de recherche, dirigés par Laurent Véray, portent sur l’histoire de l’édition de cinéma en France, et plus particulièrement sur l’émergence des collections de cinéma dans l’après-guerre. Son mémoire de Master était consacré à Gabriel Veyre et à la reconnaissance contemporaine de son œuvre par le cinéaste Kijû Yoshida.

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