Programme "L’Autre Séance" (50 min)

Polysémique et protéiforme, la notion de séance est un ouvroir qui contient le cinéma sans s’y résoudre. Au contraire, les spectacles cinématographiques tendent vers d’autres types de séances — spirites, magiques, d’hypnose… — dont ils rejouent et déclinent les formes. Les fonctions de ces projections cinématographiques dépassent par ailleurs le cadre du loisir et du divertissement, elles ont également des missions sociales, voire politiques : ainsi durant la Grande Guerre, la séance se fait patriotique. Par leurs influences et invocations, les films de ce programme révèlent donc les autres séries culturelles qui informent l’imaginaire de la séance cinématographique.  

La séance du 4 octobre est présentée par Manon Billaut*

 1. Spiritisme

La séance de spiritisme – 1911 (6min)

Réalisation : Léonce Perret

Production : Gaumont

Acteur : Edmond Breont

Résumé : Lucy flirte avec un jeune homme au salon et fait maladroitement s'écrouler le guéridon placé là pour une séance à venir... Arrivent les hôtes, vite le soupirant de Lucy se cache sous la table, elle l'y rejoint ce qui secoue le guéridon et l'assemblée aussi, tremblante de peur... On finit par découvrir le jeune couple responsable

2. Magie

Rigadin et la baguette magique – 1911 (6min)

Réalisation : Georges Monca

Production : Gaumont

Acteurs : Gabrielle Debrives, Gilbert Dalleu, Aurèle Sydney, Germaine Reuver, PRINCE (Rigadin)

Résumé : Rigadin, victime d’une femme acariâtre, vindicative et volontaire, assiste à une séance de magie blanche. Il est stupéfait par le résultat vraiment surprenant que l’homme de l’art obtient avec l’aide d’une baguette magique. Il fait l’acquisition de ce fétiche et tente lui-même l’expérience.

Frisaplat magicien – 1912 (9min)

Production : Pathé

Résumé : Assistant à une prestigieuse séance de magie, Frisaplat dérobe la baguette enchantée du prestidigitateur et se propose d’émerveiller sa famille. Malheureusement, la baguette magique se refuse à toutes ses sollicitations et Frisaplat ne réussit qu’à assommer son beau-père, doucher sa belle-mère, assassiner à demi son cuisinier, saccager le mobilier et à se faire passer pour un fou ; d’où poursuite échevelée et passage à tabac qui fait perdre à tout jamais à notre héros son goût trop vif pour la magie.

3. Somnambulisme

Boireau somnambule – 1915 (11min)

Production : Pathé

Avec : André Deed

Résumé : Cette bande nous raconte comment Boireau, membre de la troupe locale des pompiers se procure subrepticement une invitation à une séance d’hypnotisme chez la baronne de Tintoch et comment il s’y comporte d’une façon outrageuse.

4. Guerre

Rigadin aux Balkans – 1913 (14min)

Réalisation : Georges Monca

Production : Gaumont

Acteurs : Gabrielle Debrives, PRINCE, Amélie Dieterle, Ferdinand Zecca, Yvonne Maelec

Résumé : Rigadin fait la cour à une jolie femme et il lui offre un modeste bouquet de fleurs. Mais il a un rival qui se présente et offre à la jeune femme des bijoux. Rigadin est mortifié. Pour se procurer de l’argent, il se présente chez Pathé Frères où il est reçu par M. Zecca. Il est engagé comme reporter et doit partir aux Balkans où la guerre fait rage. Mais l’ami Rigadin se croit malin de filmer la guerre dans la banlieue parisienne, à l’aide de quelques figurants qu’il fait tourner indéfiniment autour d’un maigre buisson.

Vues d'actualités :

Gala du Gaumont Palace aux troupes qui ont pris part à la revue du 14 juillet - 1915 (5min)

Paris. Un gala cinématographique a été offert aux troupes alliées qui ont pris part à la revue du 14 juillet – 1916 (1min)

New-York. La Foule devant les cinémas où passent les actualités françaises – 1916 (1min)

 Films projetés en version numérique, copies provenant de Gaumont Pathé Archives (GPA).

*Manon Billaut est responsable de la collection films de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. Docteure en histoire du cinéma, ses recherches portent sur les différentes formes de réalisme cinématographique et l'interaction entre les arts (théâtre, cinéma, photographie) au temps du muet. Son mémoire de Master était consacré aux prises de vues en extérieur dans le cinéma muet italien au tournant de la Première Guerre mondiale.

Les séances sont accompagnées par les pianistes issus de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP).