La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et le Festival L'Europe autour de l'Europe s'associent pour présenter les chefs-d’œuvre incontournables du cinéma allemand des années 1920. Après avoir inspiré Hollywood, le Film Noir, Les Nouvelles vagues et les anti-héros des années soixante, cette décennie prodigieuse du cinéma muet continue aujourd’hui d’influencer les cinéastes. Cette période fera du cinéma allemand le meilleur d'Europe.
La décennie commence dès 1919 avec Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene, premier film allemand présenté en France après la fin de la guerre. Œuvre des plus typiques influencée par l'expressionnisme (style pictural du début du siècle qui aura un énorme impact sur tous les arts) et le théâtre de Max Reinhardt, il s’agit d’un film précurseur par sa forme cinématographique. L'expressionnisme se devait de « présenter le monde intérieur de l'humanité et non pas son apparence extérieure », d'être « l'expression objective de l'expérience intérieure ». Les préoccupations des cinéastes-auteurs allemands restent faustiennes : la hantise du double, les huis clos dramatiques, la solitude de l'être… Leurs films se caractérisent par une stylisation extrême des décors (l'asymétrie de la composition, la perspective déformée), de la lumière (le mystérieux clair-obscur, la multiplication des sources de lumière et les paysages brumeux) et du jeu d'acteur (souvent des gros plans hypertrophiés).
Ces AUTORENFILMS - grandiose cinéma d'auteur - sont soutenus par un fantastique travail de collaboration. En effet, ils sont le fruit d’un effort collectif de création : des scénaristes (Carl Mayer, Thea Von Harbou, Karl Janowitz), des acteurs (Conrad Veidt, Alfred Abel, Werner Krauss), des opérateurs photographes (Fritz Arno Wagner, Karl Freund, Carl Hoffmann), des décorateurs (Robert Herlth, Hermann Warm, Walter Rörhig, Otto Hunte et toujours Paul Leni), sans oublier le producteur Erich Pommer.
Au programme de ce cycle :
Le Cabinet du Dr. Caligari de Robert Wiene; Les Espions; La Femme sur la Lune et Les Trois Lumières de Fritz Lang; La Découverte d'un secret et Les Finances du Grand-Duc de Friedrich Wilhelm Murnau, l'unique comédie du réalisateur;Le Montreur d'ombres d’Arthur Robison; La Montagne Sacrée d'Arnold Fanck, premier « film de montagne », mettant en scène Leni Riefenstahl;Berlin, Symphonie d'une grande ville de Walter Ruttman; Le Journal du Dr Hart de Paul Leni et, enfin, le merveilleux film de Lotte Reiniger, Les Aventures du prince Ahmed, premier long-métrage d'animation de l’histoire du cinéma.
Irena Bilic fondatrice du festival "L'Europe autour de l'Europe"