En lien avec l’exposition Enquêtes vagabondes, le voyage illustré d’Emile Guimet en Asie, le Musée national des arts asiatiques – Guimet retrace depuis la naissance du cinéma l’image que les réalisateurs français, américains et allemands avaient du continent. Une plongée dans le(s) regard(s) exotique(s) du début du 20e siècle qui se fera au musée et à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
L'Asie apparaît comme le terreau fertile de fantasmes magiques, centraux dans le cinéma des premiers temps. Preuve en sont les personnages de magiciens chinois chez Gaston Velle, l’hindou en lévitation dans Le Chant de l'amour triomphant de Vyacheslav Tourjansky (1923) ou la danse mystique d'Alla Nazimova dans The Red lantern d’Albert Capellani (1919).
Face à cette vision hallucinée de l’Asie, des réalisateurs explorateurs partent sur le terrain et croquent le réel sur le vif. Le mythe est toujours présent mais s'incarne en décor réel. Cooper et Schoedsack, réalisateurs du fameux King-Kong (1934), auront ainsi d’abord trouvé le singe dans la jungle siamoise de Chang (1927).
Cette vision de l’Extrême-Orient se teinte d’enjeux politiques, entre péril jaune, japonisme et colonisation. Ce sont ces différentes images exotiques que le cycle parcourt, égrainant les noms d’acteurs, de Sessue Hayakawa à Lon Chaney, et de réalisateurs, Josef von Sternberg ou Max Ophuls, qui ont dessinés nos fantômes et nos fantasmes asiatiques.
Les films présentés dans l'exposition Enquêtes vagabondes, le voyage illustré d'Emile Guimet en Asie, prêtés par Gaumont-Pathé Archives, seront diffusés à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.